MYRIAM SOLTANI - Le refus de baisser les bras
Voici le parcours d’une femme de caractère. Ce qui je l’avoue me plait beaucoup (mdr).
Une équipe c’est un tout, des joueuses sur le terrain, mais également les copines qui ne peuvent pas jouer. Soit pour blessure, soit n’étant pas sur la feuille de match.
Et ce sont ces filles qui sur le bord du terrain ; encouragent, soutiennent prodiguent
des conseils…et qui font la différence.
Je vous assure qu’un match peut être gagné grâce à ces copines qui poussent les joueuses à se dépasser. Myriam est un des piliers des Racing Ladies.
Nous avons ressenti sa frustration de ne pas être sur le terrain pendant près d’un an et demi. Mais rebondir est une force et Myriam en a beaucoup en elle.
« J'ai découvert le rugby par hasard alors que j'entrais au lycée. Je jouais au handball depuis 4 ans et ma meilleure amie m'a proposé de venir à l'association sportive de rugby qui venait de se créer.
Je l'ai pris comme un défi alors que je ne connaissais pratiquement rien de ce sport et que j'avais l'image d'une discipline violente aux règles chaotiques. J'ai grandi en Seine-Saint-Denis et le rugby était loin d'être populaire à l'époque même si, depuis, les choses ont considérablement changé.
C'est donc grâce à l'UNSS et à Pierre, formidable professeur d'EPS originaire du sud-ouest, que j'ai découvert un sport d'exception. Quand j'ai commencé le rugby, mes parents n'ont pas compris.
Pourquoi ? « Être une fille » ne posait pas de problème mais j'avais le genou fragile depuis un accident de ski et ça les inquiétait. Au bout d'une énième entorse, l'orthopédiste disait que le ligament était sur-sollicité et que continuer impliquait à moyen terme une ligamentoplastie.
J'avais 16 ans et mon père a immédiatement exigé que j'arrête. C'était '' ridicule'', ''ce n'est qu'un sport'', ''il y a d'autres choses dans la vie''. Mais j'étais jeune et têtue... Pas sûr que ça ait changé d'ailleurs !
J'ai donc commencé l'arbitrage pour apaiser les craintes de mes parents en prétextant que je ne jouais plus. C'était faux. Ce bras de fer m'aura néanmoins donné la chance d'arbitrer des compétitions inter-lycées et de suivre un stage d'arbitrage à Marcoussis.
A 18 ans, je rentre à l'université de la Sorbonne résolue à m'inscrire au rugby universitaire. Cette même année est survenue ma première rupture des ligaments croisés.
Ça a été l'occasion pour mes parents de me contraindre à assumer financièrement les conséquences d'un entêtement qu'ils jugeaient insensé. Peut-être qu'un jour, ils viendront à un match et comprendront... Il paraît que l'espoir fait vivre !
Après deux ans de pause, je me suis licenciée à l'UBM puis, avec mon inscription à l'université de Nanterre en droit, je me suis rapprochée du club de la ville. Nous sommes donc en septembre 2014 et je prends ma licence au Racing Nanterre. Après une saison sur le banc des remplaçants, la création d'une équipe 2 m'a permis de retrouver le plaisir de jouer.
Photographie : Carine Chaudet
Ce n'est qu'en 2018 avec l'arrivée de Guénaël Henri que je trouve un coach qui me fait confiance et trouve les mots pour me donner envie de m'investir. En 2021, la création du Racing 92 féminines à récompenser ses efforts et m'a permis d'évoluer une saison en tant que titulaire en troisième-ligne centre. Cette année-là, nous créons un groupe extraordinaire, propulsé grâce à nos efforts mais aussi au soutien du staff et à des supporters exceptionnels en phases finales de Fédérale 2, enchaînant des matchs plus fous les uns que les autres...
Mes rêves de titre s'arrêteront malheureusement en demi-finale le 29 mai 2022 avec une nouvelle rupture des croisés qui m'a écartée du pré l'année passée. Les blessures sont monnaie courante dans le monde du sport. Ce n'est pas nécessairement la douleur ou la peur de se reblesser qui sont les plus compliquées à gérer surtout quand on pratique un sport collectif amateur. Je ne vis pas du rugby, je choisis de m'investir et d'en faire une priorité au quotidien.
Se blesser, c'est donc dans la tête que c'est le plus dur. C'est voir le groupe avancer sans sa contribution. C'est de devoir écouter son corps alors qu'on meurt d'envie de retrouver le ballon et les copines autour. C'est attendre et encore attendre quand on ne pense qu'à rechausser les crampons. Les blessures n'épargnent personne : qu'elles concernent le corps, le moral ou l'ego. Au-delà du sport, le rugby m'aura donné de belles leçons de vie, notamment que l'important est de ressortir de chaque épreuve plus forte et plus déterminée que jamais à aller de l'avant. »
Merci Myriam d’avoir répondu de suite à ma demande. Parler des joueuses et de leur parcours, me parait important. Si cela permet de mieux comprendre l’engagement au quotidien de ces filles qui inspire le respect et l’admiration.
Nathalie ROUSVILLE
Chargée GYDM des relations avec l'équipe féminine
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