Fanny LOPEZ, l'énergie pour moteur de vie

Fanny résume très bien les barrières que l’on met aux jeunes filles pour pratiquer le rugby.

Qui n’a pas déjà entendu ? : "Ce n’est pas joli le rugby féminin, c’est trop brutal pour des filles !!!"

Moi je dois les remercier les rugbywomen. Elles m’ont montré que la femme, peu importe sa morphologie, est belle et pleine de force. Elles nous démontrent que le rugby n’est pas un sport dit de brute, mais un sport de technique et enfin que l’important c’est de prendre du plaisir entre copines.

« Depuis mes 8 ans, je voulais faire du rugby. Tant par la découverte à l’école de se sport qui fut une révélation que parce que mon père était Pilier. Mais ma maman refusait catégorique ment car « c’était un sport de garçon ». J’ai donc commencé à 15 ans en cadette, quand une équipe féminine de rugby à 7 a ouvert dans un village à côté du mien.

Pendant deux ans, nous avons remporté deux fois le titre de championnes de Provence. J’avais été prise deux fois dans la sélection Provence à XV (en talonneur d’ailleurs, un signe peut être ? Ahah ).

Etudes obligent : Après trois ans de pause (prépa littéraire) j’ai repris à Montpellier, en équipe réserve. Nous avons commencé une année en Fed 2 avant de vite monter. J’ai fait quelques incursions en élite 1, qui m’avait même prise à l’essai pour jouer avec elles pendant 1 mois.

Manque de pot, déchirure de l’ischio et un mois d’arrêt : j’ai loupé le coche de jouer au plus haut niveau. Pas grave, nous créons une vraie émulation avec l’équipe B, et en 2019, c’est la consécration pour le groupe. Nous sommes championnes de France.

Après avoir joué un an en élite 2, j’ai été reprise avec l’équipe d’élite 1 mais je ne m’y suis pas épanouie. Dans les copines de la réserve je n’avais plus de motivation, et ma première année d’enseignement a été éprouvante. A la fin de cette année-là, c’est le grand départ, toujours pour aller vers les bleues et blanches :

Photographie : Carine Chaudet

J’arrive au Racing. Et là j’y trouve le rugby que j’aime : Fair play mais toujours en voulant se dépasser pour le collectif et surtout DES COPINES. Pour moi le rugby c’est ça. C’est se galvaniser pour une équipe, qui te fait aller t’entraîner sous la pluie et le froid.

Ce sont aussi des moments de grâce et de communion avec des gens, certes les joueuses, mais aussi les coachs, le staff et les supporters, et on voit ça plus rarement dans les autres sports.

Photographie : Carine Chaudet

C’est aussi un sport qui m’a beaucoup aidée dans l’acceptation de mon corps et de moi-même : Enfin être grosse devenait une véritable force et un atout. Surtout j’avais trouvé un lieu pour décharger mon surplus d’énergie, et je suis devenue plus calme dans ma vie quotidienne.

Je pense que ce sport a énormément joué dans la construction de la personne que je suis aujourd’hui, et continue à me faire avancer et évoluer. »

Fanny

Photographie : Carine Chaudet

Oui, le Rugby c’est un sport difficile, très physique, et pratiqué sous tout les temps.

Ces femmes sont aux entrainements 3 soirs par semaine. Elles doivent jongler entre vie privé, vie professionnelle, et matchs le weekend. Alors évidement que l’amitié est un vrai moteur.

Merci Fanny d’avoir répondu présente pour le récit de ton parcours.

Nathalie ROUSVILLE

Chargée GYDM des relations avec l'équipe féminine